été musical
- François Ledermann
- 28 juin 2015
- 2 min de lecture

Le 21 juin la musique caressa la porte de la cité et se mit à descendre dans les rues dans une gigantesque respiration populaire faite d’airs d’opéras, de thèmes de jazz, de miaulements électriques de je ne sais quoi, de troubadours sur le retour, de cadences pop, rock et autres n’roll. Le souffle des peuples de la Terre s’offrait à la joie. La ville, abandonnée aux jam-sessions et au moulinet à notes enivraient les esprits flattés par les odeurs de nourritures de tous pays. Mirage où le monde tient dans un mouchoir de poche l'instant d'une liesse.
La ville entière se métamorphose, entre le vendredi et le dimanche, pour deux jours sous le soleil et trois nuits fauves sous les lampions.
Lundi les moineaux picoraient les miettes laissées par quelques bardes. Mardi les rues semblaient se reposer comme si elles se remettaient d’un lendemain de Mardi gras pour accueillir, le jour suivant, le cortège des enfants allant sacrifier le bonhomme-école comme on sacrifie le bonhomme-hiver en février.
Un carnaval de toute une saison : fêtes, festivals, cinéma en plein air, éclats d’artifices... soirées insouciantes…
Les pelouses ébouriffées des parcs publics auront le privilège de la vie genevoise rassemblant tous les individus assoiffés d’été jusqu’au jour où le cirque, le grand, le national, comme l’appellent les Suisses, reviendra à la date habituelle planter son chapiteau sur la plaine de Plainpalais. Avec lui, l’annonce tombe, toujours la même, celle de la fin des estivales, celle du retour des éléphants, des singes et de tous les autres artistes soulevant la sciure, celle où les enfants appelés à quitter leurs habits de couleurs passeront leur déguisement de potache.
C’est alors, la Rentrée, la terrible Rentrée, avec son GRAND R, comme le r de retour, le r de la règle, le r du règlement. Tout rentrera dans l’ordre du “r” sous le balancement des équilibristes et des voltigeurs, accompagnés dans leurs numéros par cet orchestre de clowns aux trompettes criardes avant que la porte de la classe ne se referme sur le professeur qui finit d'appeler les élèves de la nouvelle volée.
Bien en tendresse pour votre été.
F.L. juin 2015
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