naître au vivant
- François Ledermann
- 26 juil. 2015
- 2 min de lecture

D’abord, haut dans le ciel il y a le feu, celui de l’étoile qui donne au jour la lumière qui éclaire notre quotidien.
Puis, il y a la terre… là, juste sous nos pieds dans ce jeu si intime des sensations et si confondant des appartenances.
Entre le feu et la terre, partout est l’air. Il remplit nos poumons, remplit l’espace séparant les éléments et rend le monde distinct.
Devant est l’eau, toujours mouvante, parfois calme, parfois agitée. Elle semble dire que tout vient du large par le rythme des vagues qui frissonnent sa surface. Elle semble dire que rien dans le présent n’est encore connu de nous. Elle semble dire cette parole remontant de l’insondable profondeur venant s’échouer sur le bord de nos oreilles comme à l’adresse de notre personne : « Écoute, écoute Israël… Chema Israël… » Peut-être inspira-t-elle l’apôtre Matthieu (13-9) : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende » ?
La Vie, avec son grand V, donne à qui vient à l’existence le message de Celui qui engendra le monde. Elle garde au plus secret des eaux cette parole mystérieuse : Je suis qui je serai…, je serai qui je suis…, je suis le commencement et la fin… Elle renvoie chaque naissant à cette énigme : le feu engendre la terre, la terre engendre l’air, l’air engendre l’eau, l’eau engendre le feu, le feu engendre la terre, la terre …
La Vie en rit, car elle sait comment le feu initie la vie, comment la terre façonne les corps et comment l’air les sépare pour ne pas en revenir à une motte. En dernière étape elle garde l’eau, car elle sait comment elle donne naissance par l’immersion au champ des possibles à l’être dans l’ici-bas, elle sait comment le mystère du baptême donne à qui le reçoit son nom et, l’éveillant à sa personne, fait naître dans la lumière du jour cette présence venant être celui qu’il sera… et qui sera celui qu’il est appelé à être...
Avec tendresse.
F.L. juillet 2015
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