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RUMEURS  DOUCES

aller à 

un nuage de poésie dans une tasse de quotidien

Genève, septembre 2015

Les rumeurs sont comme tout ce qui vient au monde un jour : une présence qui parle. Ici la parole s'habille de quelques phrases accompagnant la photographie d'instantanés glanés ça et là.

Des arrêts sur image, comme on descend du train à une gare de campagne où seul l'omnibus s'arrête. Une descente du mouvement journalier pour prendre les sentiers de la contemplation, là où l'esprit quitte la raison de son quotidien et cède au langage du coeur. La rumeur est douceur, tendresse, consolation pour l'âme. Une rumeur naïve, fécondatrice, semeuse d'amour, jeu d'une enfance éternelle au coeur de la personne : rumeurs douces.

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de la création

  • Photo du rédacteur: François Ledermann
    François Ledermann
  • 27 mai 2014
  • 2 min de lecture


As-tu déjà écouté la rumeur de la création ? Elle ne cesse de nous dire qu’elle n’est pas achevée et pour la percevoir et l’entendre parmi les autres discours du monde, il faut chercher cette parole lancée aux vents par la vie pour nous inviter à prendre soin de ce qui vient à l’existence.

J’ai appris à répondre à ces appels pour aller m‘informer dans l’autre bruit du monde du naissant. J’ai appris à m’adonner à ce discernement, à m’abandonner à cette prière. De quelle manière l’ai-je appris ?

Je ne m’en souviens plus, car cela remonte à trop loin. Mais, de ma jeune enfance me remontent ces souvenirs où je suis en contemplation devant les vagues venant bercer les rives sauvages du Léman. Échouage incessant laissant sur la grève, à la pointe de leur évanouissement un message de silence qui succède au point d’orgue, avant de s’en retourner au large dans le mouvement du ressac.

‘’Viens écouter…, viens écouter la vague dans la vague !’’


Invitation de nulle part pour me rendre dans cet ailleurs vivre un instant d’immersion où je m’offre à la parole du monde dans l’évanouissement d’un soupir. Vient aux oreilles du cœur l’indicible prose des êtres :

celle de l’arbre du printemps qui exhale de joie dans l’accueil de son nouvel habit.

celle du mur de pierres dans la patiente attente du premier rayon de l’aurore. Promesse d’une terre d’accueil pour le lézard des murets.

celle de la rivière dans le murmure de ses flots se teintant de nuances mystérieuses pour épouser le fleuve avant de se donner ensemble à l’océan.

celle du rayon de lumière qui traversant la vitre et vient faire chanter le bouquet de soleil posé sur la table du salon.

celle de l’instant passant, laissant l’imperceptible trace d’un signe qui changera le monde sans que l’on s’en aperçoive.


De tout temps, le discours du monde invisible coule en ondes de nulle part. Paroles ineffables dessinant par vagues la présence immatérielle, sacrale, pour accueillir la créature dans le vivant. Transfiguration de l’immanence rendant vivante la création dans l’éveil de formes, de corps, de créatures.


Cela ne se passe pas entre ciel et terre ou dans un tellement ’’tout là-haut’’ qu’on ne le voit plus que dans la demeure des anges. Non, la rumeur douce des instants qui passant racontent la création encore et encore se dit ici, dans notre quotidien.


Je lève les yeux au ciel, cherchant dans les : ‘’il était une fois’’ l’histoire vivante. Mon regard ouvert au présent trouve autre chose. Devant les ‘’il était une fois’’ figés dans leur passé, émerge en flots continus le présent d’autres choses. Et, au-delà de cet horizon immédiat, court le souffle insaisissable de la promesse des lendemains parfumant l’air d’avenir.

C’est avec la naïve fraîcheur, celle affichée en coin sur un léger sourire lorsque l’on regarde s’écouler les instants comme une poignée de sable s’échappant de la main que je les entends dire:

‘’ tu vois, la création continue’’.


À nouveau, levant les yeux au ciel apparaissent des nuages tachant de blanc l’azur infini. Je les ferme pour mieux sentir le silence et me laisser aller dans ce doux bercement. Là, à peine perceptible, venant de nulle part, j’entends de-ci, de-là :

‘’ … je viens à l’être…, je viens à l’être…, je viens à l’être… ‘’



F.L. mai 2014

 
 
 

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